Par Jennie Girard, coordinatrice Vitalité.

En général, les Français défendent bien leur belle langue ! Ils la trouvent précise, nuancée, diplomate, fine ! Objectivement, il faut en effet plus de place sur le papier pour dire en français ce que nous lisons en anglais. Ceci était prouvé encore une fois lors de notre formation pour les ateliers qui jalonnent le parcours Vitalité.

Nous étions 13 à l’Église de Paris-Alésia à approfondir notre expérience Vitalité avec John Wenrich, ce 17 septembre 2014 : les 8 « élus » de la commission d’évangélisation, John Kerl (missionnaire Covenant Church), Jéma Taboyan (pasteur à Valence), Mireille Boissonnat, Marion Daoudi et Édith Bénétreau pour l’interprétariat (toutes trois membres de l’Église de Paris-Alésia), parfois avec la présence de l’épouse de John Wenrich, Julie.

Je voudrais d’abord rendre hommage à Mireille pour tout le travail de traduction des documents. Ce que contenait les livrets américains représentait énormément de travail et de précision et forcément des répétitions, parce que les principes de bases sont répétés et développés tout au long du parcours.

Ensuite, nos trois interprètes devaient jongler entre concepts et vocabulaire inconnus, l’enthousiasme de John dans sa présentation, et son usage de phrases courtes et percutantes (qui n’ont pas forcément d’équivalents en français !). Ajouter à cela la propension française à interrompre l’orateur ! Bravo, l’équipe et un grand merci pour votre persévérance !

En même temps, le travail sur la traduction des diaporamas devait être vérifié par rapport au sens que donnait John et la compréhension côté français. Il fallait aussi considérer la pertinence de l’ensemble et des détails pour notre contexte non seulement français, mais aussi libriste.

Groupe de travail Paris-Alésia

John Wenrich en pleine action.

Nous nous étions posé des questions sur la transposition de Vitalité du contexte américain à notre contexte « l’exception française ». Nous pouvons être assez méfiants par rapport aux idées américaines (ce qui marche pour eux ne marche pas forcément pour nous). En même temps, nous sommes capables de quelques sentiments envieux quand nous voyons les réussites (apparentes…) des Américains. Eh bien, nous avons vécu une semaine formidable et nous en sortons convaincus de l’utilité du parcours Vitalité !

John nous semblait typiquement américain : enthousiasmé, bruyant, super-organisé, méthodique. Tâche ardue pour les interprètes ! Les phrases de John contenaient des assonances, des méthodes mnémotechniques où chaque mot commençait par la même lettre « Prior planning prevents poor performance ! » (« Planifier en amont empêche de mauvais résultats », citation de John Foxjohn), et des formules du type : « Failing to prepare is preparing to fail ! » (« Ne pas préparer convenablement, c’est se préparer à l’échec ! » citation de John Wooden).

Pire encore, il sollicitait nos réponses à différentes propositions et puis nous félicitait pour tant d’acuité ! Alors, nous ne savions pas comment prendre tant d’encouragement ! Nous sommes devenus un peu soupçonneux, pris au dépourvu… Il se moque de nous ou quoi ? De plus, il avait tendance à répéter des idées comme si nous n’avions pas compris la première fois.

Pouvez-vous deviner ce qui nous a le plus touchés ?

Ce n’était pas les PowerPoint bien présentés de John, ni les compétences dans le développement des idées, dans leur transmission, ni ses anecdotes… Ce qui nous a touchés le plus c’était sa façon de comprendre des passages bibliques, notamment les paraboles de Jésus.

Et puis… quand il a pleuré. Oui, John a été ému à plusieurs reprises en parlant de sa propre Union d’Églises, en décrivant la tiédeur des chrétiens chez lui et leur indifférence envers le destin éternel des incroyants. Il a pleuré. Son cœur est tellement rempli de compassion pour eux qu’il a consacré toute son énergie au développement du parcours Vitalité, afin d’aider les Eglises à comprendre leur vrai état de santé spirituel. Son but : que les Eglises s’en rendent compte, en prennent acte et changent afin de devenir des Eglises saines et missionnaires qui accomplissent la mission que Jésus nous a confiée.

Son désir : que l’Esprit du Dieu vivant puisse trouver sa juste place dans nos vies et dans la vie des églises. Sa prière : que l’Esprit puisse nous motiver à aller vers ceux qui ont besoin de trouver leur salut.

A notre tour, nous avons été touchés et émus aux larmes. Nous n’accomplissons pas bien du tout cette mission de compassion que Jésus nous a confiée. Nous ne nous laissons pas assez guider par le Saint Esprit. Nous ne sommes pas dans la plénitude de vitalité.

Conclusion : Ce parcours Vitalité peut apporter de quoi provoquer les changements nécessaires. Nous travaillons déjà pour qu’il soit adapté à notre contexte français, car ce n’est pas simplement une question de culture ni de langue, mais une question de compassion et d’amour de Dieu pour l’humanité.

J’ose adapter la langue française à mes fins personnelles. J’ai inventé une nouvelle façon de terminer mes lettres/e-mails aux collègues : « Vitalement vôtre ». Jusque-là, personne ne m’a dit que c’est inapproprié ou incorrect. Je vais continuer à l’utiliser.

Vitalement vôtre,

Jennie Girard (Australienne)