Par Danielle Drucker, pasteur.
Chaque synode est l’occasion d’un portrait de notre famille libriste. L’opération est périlleuse car il s’agit de dépeindre chacun de ses membres et de tenter de produire une composition harmonieuse.
Pour cette année 2017, vingt-six pasteurs-visiteurs synodaux se sont lancés dans nos villes et nos campagnes afin de brosser le tableau des 53 Églises et postes d’évangélisation portés sur la liste de notre Union. Mais ces visiteurs n’étaient pas seuls dans leur tâche puisque chaque Conseil d’Église avait le devoir de remplir un questionnaire préliminaire et, bien sûr, de coopérer activement au travail du portraitiste arrivé sur place.
(…) Le tableau familial obtenu n’a rien de la netteté d’une photographie ; il relève plutôt de l’impressionnisme avec ses taches de lumière mais aussi d’ombre. Ce tableau reste toutefois bien utile pour dégager l’évolution de notre Union, et il ne serait pas juste d’oublier le travail et l’engagement déployés pour arriver à ce résultat. (…)
Les actions pour le développement
Le parcours Vitalité a mobilisé 13 Églises selon les déclarations reçues (soit 25% de l’effectif de l’Union). Pour 10 d’entre elles, il s’agit d’une véritable chance ; quant à l’engagement des 3 autres, il est plus hésitant. 5 Églises envisagent leur entrée dans ce parcours ou déclarent bénéficier de l’impulsion Vitalité même sans engagement. Enfin, 20 Églises ont déclaré ne pas s’engager pour le moment ou être trop fragiles pour cette démarche.
Quant au projet Implantation (à plus ou moins long terme), 6 Églises sont particulièrement intéressées et 3 aident (ou ont aidé), durant cette période inter-synodale, un travail d’implantation ou encore un poste d’évangélisation. Ce dernier chiffre semble faible car, dans les faits, il y a plus de 3 Églises qui aident des postes d’évangélisation de leur région…
Une Église ayant une forte croissance ne s’inscrit ni dans le parcours Vitalité ni dans le projet d’implantation, mais a choisi de gérer son extension présente et future par un déménagement.
Au vu de l’ensemble de ces déclarations, nous observons une attitude vraiment dynamique par plus de la moitié de nos Églises ; il y a un vif désir de développement qualitatif et quantitatif selon le moyen le plus adapté aux circonstances locales.
La vision et l’espérance des Églises
Nos Églises peinent souvent à élaborer des objectifs précis et à définir les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir. Pour 6 d’entre elles (dont 2 grâce au parcours Vitalité), la vision est très développée. Pour 13 Églises, leur projection dans l’avenir existe bien mais reste floue. Pour 12 Églises, il n’y a pas de vision construite mais l’espoir qu’avec Vitalité un projet va prendre forme. Cela donne environ 60% des Églises de l’Union qui arrivent à se projeter plus ou moins précisément dans l’avenir.
Mais hélas, il n’y a aucune vision exprimée (mais peut-être existe-t-elle ?) pour 16 Églises parmi lesquelles 8 n’espèrent que la survie avec la souffrance et souvent le sentiment d’abandon qui vont avec. Je cite l’appel d’un des pasteurs-visiteurs : « N’oublions pas nos petites Églises de campagne dont le développement doit se faire par le soutien des Églises de la région. »
En fait, ces indications chiffrées recoupent celles obtenues sur le thème de la croissance numérique : une croissance déclarée importante pour 11 Églises, tranquille mais sûre pour 8 Églises, stable pour 15 Églises (soit environ 70% des Églises de l’Union), mais c’est la décroissance numérique pour 12 Églises.
Enfin, un autre critère intéressant pour apprécier comment les Églises préparent l’avenir est celui de la formation de ses membres. Il s’agit d’un des objectifs soulignés par 17 Églises avec notamment : le parcours Aventure-Formation (5), des ateliers de prédication (1), de relation d’aide (1) et de lecture biblique (1).
A propos des Églises en croissance, nous pourrions penser qu’il ne leur est pas difficile de dégager une vision ; or, il est intéressant de citer un pasteur : « Le défi de la forte croissance est de construire une culture commune avec les nouvelles personnes, de les accompagner et de toujours maintenir un bon accueil malgré le nombre. »
Conclusion
Ce tableau impressionniste montre notre famille d’Églises comme bien modeste en taille, avec certains de ses membres portant de lourds fardeaux (des Églises vieillissantes, d’autres avec des locaux inadaptés, d’autres sans pasteur ou, au contraire, vivant des relations tendues entre pasteur et Conseil).
Mais, à côté de ces ombres, il y a beaucoup de lumières : une croissance numérique nourrie par des baptêmes et des conversions, la soif de vivre dans une Église saine et missionnaire pour reprendre le mot d’ordre de Vitalité. Et un engagement impressionnant dans ce monde terrible, avec un service empreint de l’amour du Christ et accompli avec l’humilité du Christ.
