L’identité… un sujet de préoccupation majeur dans notre société en ce moment. Par Sylvain Guiton.
L’identité française, qui est au cœur des débats de la présidentielle – autour de la question : qu’est-ce qu’être français dans un monde globalisé ?
L’identité de genre, également, comme sujet de débat et de combat…
Et à chaque fois, la même question revient : est-ce qu’une une identité se reçoit, s’hérite – ou se construit, se choisit, voire se conquiert ?
La même question se pose à propos de l’identité chrétienne : devient-on chrétien à force d’obéissance et de pratique, ou est-ce quelque chose qu’on reçoit ?
Paul esquisse une réponse dans sa lettre aux Ephésiens. Il commence cette lettre par un panorama de l’œuvre de Christ en notre faveur. C’est là, dans ce que Dieu a accompli pour nous, que nous trouvons une identité nouvelle ; que nous devenons des hommes et des femmes bénis, des enfants de Dieu.
Voilà notre identité, fondée sur la seule grâce de Dieu, sur son amour qui nous comble de bénédictions.
Le théologien Dominique Angers résume les bénédictions décrites ici en un mot : CADEAU !
Nous sommes Choisis – Adoptés – Délivrés – Eclairés – Acquis – Unis à Christ.
Tout cela nous est offert par grâce, par le sacrifice de Jésus, si nous mettons notre foi en lui.
Voilà le fondement de notre identité chrétienne.
La question de l’identité se pose aussi à nous, chrétiens de 2021, dans une culture où les identités sont souvent fragiles, ce qui entraîne beaucoup de tensions – entre religions, entre cultures, ethnies… On parle de repli identitaire pour une partie de la population qui se sent menacée dans son identité.
La culture contemporaine nous incite à trouver dans notre identité dans ce que nous faisons, ce que nous accomplissons et qui nous vaut des retours positifs de la part des autres.
Il nous faut sans cesse apaiser des dieux exigeants – la santé, la performance, le succès… – et nous vivons dans l’insécurité.
Le fait est que la plupart des organisations (l’école), d’entreprises… fonctionnent ainsi sur le mérite, la valorisation de la performance, ce qui nous a profondément conditionnés. L’ascension par l’école, la réussite professionnelle. Le bien être par un travail constant sur soi…
Sans cesse en fragilité, remises en question, nos identités peuvent ainsi être une source d’inquiétude permanente, plus ou moins forte.
Dieu nous invite à sortir du cycle de l’inquiétude, pour entrer dans une autre dynamique, celle de la grâce.
Plus nous nous donnons, plus nous sommes renouvelés.
Ce cycle de la grâce conduit à la paix, à l’épanouissement. Nous sommes disponibles pour porter du fruit.
Bénir contient l’idée d’une approbation : en disant « béni soit Dieu », nous exprimons notre approbation de ce qu’il a fait. C’est une forme d’adoration : une approbation totale et admirative, une célébration de l’action de Dieu.
De plus, ce que Dieu a fait anticipe ce qu’il fera encore : contempler ces actions, c’est aussi nourrir notre espérance.
Si nous commençons à nous regarder comme les êtres bénis de Dieu que nous sommes… qu’est-ce que cela va changer ?
Un tel état d’esprit de reconnaissance se cultive.
Nos vies personnelles, notre vie d’église… comptent lui, mais elles ne sont qu’une petite partie du vaste plan de salut qu’il est en train de déployer en faveur de ce monde.
Alors relevons la tête, levons les yeux, adoptons ce regard de la foi : nous valons plus que ce que nous croyons. Nous sommes bénis plus que ce que nous pensons. Et ces bénédictions sont à la fois une force et un cadeau à partager autour de nous : voilà notre mission ! Voilà vers quoi déployer notre énergie !
Qu’il ouvre nos yeux et nos cœurs sur ses nombreuses bénédictions, pour que nous puissions ancrer notre identité, toujours plus, dans sa grâce.
Sylvain Guiton, pasteur de l’EEL de Lyon